Naissance et vie des stéréotypes
Les 19 et 20 octobre 2017, Université de Poitiers
Organisateurs Estèle Dupuy (FoReLL A EA 3816) et Victor Millogo (Espé et Cerca)
Ce colloque structurant se donne pour objectif l’étude de la naissance et de la vie des stéréotypes linguistiques dans les textes et discours. Nous entendons par stéréotype, « la suite ouverte, c’est-à-dire non finie, d’énoncés associés à un nom N » de manière stable et permettant de lui attribuer une signification partagée dans un contexte socio-culturel donné, pour un ensemble de personnes donné (Fradin, 1984 ; Anscombre, 2001). Ces stéréotypes jouent un rôle très important dans le fonctionnement du langage au sens où ils constituent un mode d’attribution de la signification.
A travers cet objet d’étude, nous souhaitons travailler sur l’apparition des stéréotypes ou leur maintien à travers le langage et notamment en ce qui concerne les relations référentielles et valentielles (rôle important de la sémantique verbale primitive et seconde) et les mécanismes de catégorisation. Ainsi, certains choix référentiels ou de procédés référentiels sont à l’origine de l’installation et/ou du partage progressifs d’un stéréotype ou de son maintien : l’anaphore associative, l’anaphore indirecte et l’usage de la cataphore voire de la cataphore filée contribuent à fixer des stéréotypes naissants dans l’univers de représentation des référents. La langue d’étude sera le français à toutes les époques (médiévale à contemporaine) et les études pourront être diachroniques ou synchroniques.
Ces trois demi-journées seront l’occasion de mettre en commun différentes approches : linguistique, psycholinguistique, cognitive et celles liées à la didactique. Ainsi, pourront être abordées les questions de l’émergence, la construction et l’alimentation des stéréotypes sur le plan linguistique, didactique et/ou cognitif (liste non exhaustive) :
- La circulation des stéréotypes : dans la littérature et les textes non-littéraires d’un point de vue linguistique, dans les manuels scolaires dès le plus jeune âge, dans la collectivité et/ou dans des groupes sociaux/socio-professionnels, à l’ère du numérique ;
- Les modes de référenciation qui permettent de présenter, de façon stéréotypique, un référent qui devient par là-même progressivement un stéréotype (expressions référentielles, anaphores associatives et indirectes,…) selon des approches linguistiques, psycholinguistiques, cognitives et développementales ;
- On pourrait ouvrir l’approche à une comparaison linguistique entre langue parlée et langue des signes.
Ces propositions ne sont pas exhaustives et toute proposition en lien avec la thématique sera étudiée.